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Apprendrel'islam : Prière avant de sortir de la maison de chez soi (doua en sortant de la maison) est protection d’Allah contre le mal quelque en soiles dji
Aprèsavoir obtenu tout les papiers légaux, celui ou celle qui s’apprête à émigrer doit réciter, avant de sortir de sa maison, « innâ anzalnâhhou fî laylatil khadri ». Par la grâce d’Allah le tout puissant celui ou celle qui la formule sera assuré, assisté ou soutenu dans son voyage. Yobeulou besbi vendredi 19 février2016. Excellente journée de vendredi
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Télécharger l'article Télécharger l'article De nombreuses personnes se retrouvent dans la situation difficile de devoir aider un amie ou un membre de leur famille traversant un moment pénible. La plupart d'entre elles sont heureuses de pouvoir aider, du moins pendant une courte période. Si vous vous retrouviez dans une situation où un invité temporaire devient votre colocataire, il pourrait être difficile de l'expulser sans créer de drames. 1 Demandez-vous pourquoi vous voulez qu'il parte. Vous devez avoir clarifié pour vous-même les raisons qui vous amènent à vouloir le faire partir avant d'aborder le sujet. Souvenez-vous l'accord que vous avez passé lorsqu'il est venu s'installer ou les promesses qui ont été faites ou qui n'ont pas été tenues. Évaluez la situation et son comportement actuel en utilisant votre raisonnement. Même s'il suffit de ne pas aimer vivre avec quelqu'un pour lui demander de partir, vous devez avoir des détails concrets, par exemple s'il ne fait jamais la vaisselle, s'il a dit qu'il partirait plusieurs mois auparavant, etc., avant d'aborder le sujet. Écrivez les problèmes que vous avez rencontrés avec la date de leur apparition. Vous devez avoir des enregistrements détaillés et précis au cas où la situation deviendrait plus difficile. Cette conversation ne va pas être facile et elle va probablement abimer votre relation. Cependant, vous allez aussi abimer votre relation si vous continuez de vivre avec une personne très différente ou qui a des problèmes, c'est pourquoi vous devez garder une position ferme s'il habite chez vous depuis trop longtemps. Conseil si vous aviez établi des règles au départ, la conversation devrait être simple. Avant que quelqu'un emménage chez vous, il est toujours préférable de signer un contrat avec des explications claires. 2 Parlez avec un ton raisonnable et respectueux. Même si vous pourriez sentir qu'il a transgressé votre intimité ou vous sentir énervé ou fatigué, il est important de ne pas exploser et de ne pas faire de demandes déraisonnables. Expliquez les raisons qui vous amènent à lui demander de partir et faites-lui savoir que vous comprenez que c'est difficile. Parlez-lui comme vous parleriez à un collègue de bureau en vous en tenant aux faits et en laissant de côté vos émotions. Nous avons vraiment apprécié ta présence, mais malheureusement nous avons besoin de notre espace et nous devons te demander de libérer les lieux dans les quinze jours. » Vous pourriez avoir à contacter un service d'assistance pour être certain que la personne partira le jour déterminé, cela dépend évidemment de votre relation et des raisons pour lesquelles elle habite chez vous. S'il est possible qu'elle se retrouve à la rue ou qu'elle ait à dormir dans sa voiture, vous devriez prendre contact avec un service d'aide aux sans-abris qui pourraient l'aider à trouver un logement provisoire. Tenez-vous-en aux raisons que vous avez trouvées plus tôt. S'il y a eu un problème ou s'il n'a pas tenu ses promesses, rappelez-lui qu'il n'a pas suivi les termes de votre accord et qu'il doit trouver un nouvel endroit où habiter. 3 Donnez des exemples détaillés et impersonnels s'il vous demande pourquoi il doit partir. Ne lui dites pas parce que je te déteste » ou parce que tu es paresseux ». Donnez-lui des exemples concrets au lieu de l'insulter. C'est à ce moment-là que votre liste deviendra utile. S'il y a des sources constantes de problème, écrivez chacun des incidents et la date à laquelle ils se sont produits. Lorsqu'il vous demande pourquoi, mentionnez deux ou trois moments où il n'a pas tenu ses promesses ou où il vous a causé des problèmes. Concentrez-vous sur les raisons qui vous amènent à lui demander de partir, pas sur ses défauts si cela est possible. Par exemple, nous avons besoin d'espace », nous ne pouvons plus te garder ici », etc. 4 Donnez-lui une date limite avant laquelle il doit partir. Vous allez provoquer beaucoup de stress et de tension en lui demandant de partir avant la fin de la journée et il pourrait ne pas avoir d'autre lieu où aller. Choisissez plutôt une date à laquelle il doit partir et faites-lui savoir que c'est une date limite non négociable. En général, essayez de lui donner au moins une ou deux semaines ou jusqu'à la fin du mois pour qu'il ait le temps de se retourner. J'aimerais que tu partes avant le 20 avril. » S'il y a une raison légitime qui fait que cette date ne lui convient pas, vous pouvez en discuter pour en trouver une meilleure. Cependant, ne changez pas la date de plus de trois à cinq jours. 5Trouvez des informations ou des alternatives pour lui montrer votre bonne volonté. Si vous en avez la possibilité, trouvez des idées qui pourraient l'aider à trouver un nouveau domicile. Vous pouvez même en parler pendant la discussion, en lui faisant savoir qu'il doit partir, mais qu'il a d'autres options. Il pourrait rejeter vos idées, mais cela montre que vous vous souciez encore de son bienêtre, ce qui va adoucir la discussion. 6Soyez ferme, clair et constant à propos de votre décision. Une fois que vous avez décidé de le mettre dehors, restez ferme. Cette conversation pourrait mal tourner et vos émotions vont s'en mêler même si vous êtes bien préparé. Cependant, vous devez rester ferme sur votre position et vous ne devez pas dévier de votre décision. Si votre colocataire est convaincu que vous allez changer d'avis, il va penser qu'il peut continuer de ne pas respecter les règles et les promesses qu'il a faites. Si les choses se passent tellement mal que vous voulez le mettre dehors, vous devez vous préparer à vraiment le mettre dehors. 7 Sachez que cette discussion peut nuire à votre relation ou la détruire. Vous allez créer du stress en expulsant un ami ou un membre de votre famille de chez vous et cela va probablement créer de la rancune. Cependant, vous devez vous souvenir que vous allez aussi nuire à cette relation en le gardant chez vous trop longtemps. Si vous vous disputez constamment, s'il abuse de votre gentillesse ou si vous ne pouvez tout simplement pas vivre ensemble, votre relation va devenir toxique si vous restez sous le même toit. Ceci étant dit, il existe des façons de préserver votre amitié. En voici quelques-unes. Aidez-le à trouver du travail ou un nouveau domicile. Évitez les insultes, même dans les situations les plus tendues. Si vous êtes en colère, restez calme et répétez pourquoi il est important qu'il trouve un nouvel endroit où habiter. Ne commencez pas à utiliser des insultes. Établissez des moments pour vous rencontrer, invitez-le à diner et continuez de vous voir comme avant. Si la dispute dégénère ou si vous avez une dispute grave, il vaudrait peut-être mieux que vous coupiez les ponts complètement. 1 Envoyez-lui un recommandé pour lui demander de partir sous trente jours ou moins. Même si un invité n'est pas techniquement un locataire, certaines lois concernant la relation entre les propriétaires et les locataires s'appliquent si cette personne est restée chez vous plus de trente jours [1] . Discutez avec un avocat qui vous aidera à envoyer une notification d'expulsion. L'envoi d'un avertissement en avance, par écrit, est essentiel pour vous protéger légalement. Cet avertissement est établi sur une base légale en tant que locataire à discrétion ». Vous avez besoin de ce statut pour poursuivre une action légale, ne l'oubliez pas. Faites attention à la manière de rédiger la lettre pour que la personne ne puisse pas utiliser la loi pour rester. Renseignez-vous sur les lois de votre pays et soyez claire sur le type d'arrangement que vous avez avec elle, surtout si elle ne paye pas de loyer. 2 Remplissez une demande d'expulsion avec un tribunal s'il ne veut toujours pas partir. S'il a participé aux frais des courses et des factures, il pourrait être considéré légalement comme un locataire à discrétion, ce qui va vous rendre la tâche plus compliquée [2] . S'il ignore votre premier avertissement, vous allez devoir remplir une demande d'expulsion formelle au tribunal pour le faire partir de chez vous [3] . En général, la lettre va citer un lieu où ses affaires seront placées s'il ne veut toujours pas déménager ainsi qu'une date précise à laquelle elles seront retirées du domicile [4] . Note si vous choisissez cette option, vous devez vous préparer à fournir une liste des problèmes et des infractions ainsi qu'une copie du bail et de tout accord passé. 3 Ne changez pas les verrous à moins que vous vous inquiétiez de votre sécurité. Si vous laissez d'un seul coup un locataire à discrétion dehors, surtout si ses affaires sont encore chez vous, vous pourriez subir des poursuites judiciaires couteuses. Dans une mauvaise situation, vous pourriez même vous retrouver en prison si vous changez les verrous pour empêcher un invité de rentrer chez vous. En plus, cela jette en général plus d'huile sur le feu et pourrait envenimer la situation [5] . Une fois que vous avez la demande d'expulsion et que vous avez informé la police que vous vous inquiétez pour votre sécurité, vous pouvez changer les verrous en toute sécurité. 4Appelez la police s'il refuse encore de partir. À moins qu'il soit un résident légitime de la maison et que son nom apparaisse sur le bail, vous pouvez l'expulser de votre propriété en le faisant passer pour un intrus ». Évidemment, vous ne devez impliquer la police que dans les cas extrêmes et il suffit parfois de mentionner la police pour faire finalement partir quelqu'un de chez soi. Certains agents de police vont refuser de s'impliquer dans ce genre d'affaires. Cependant, si vous avez envoyé une lettre ou rempli une demande d'expulsion au tribunal, ils vont venir vous débarrasser de l'intrus. 1 Mettez en place des règles et des limites dès le début. Si vous commencez à sentir que quelqu'un devient plus qu'un invité et moins qu'un visiteur, vous devez mettre en place des règles le plus vite possible. Cela vous donne une base sur laquelle vous pouvez vous appuyer si vous devez le mettre dehors. Vous pourrez lui rappeler les règles au lieu de discuter de ce que vous ressentez. Parlez-lui de vos attentes dès la première semaine. Doit-il vous payer un loyer ? Doit-il passer des entretiens d'embauche ? Mettez en place des règles précises auxquelles il doit se plier s'il veut rester chez vous. Un contrat, même informel, est la meilleure manière de définir des règles claires concernant vos attentes mutuelles. Il est cependant préférable d'avoir un acte notarié. 2 Préparez son départ. Avant de lui demander formellement de partir de chez vous, asseyez-vous et demandez-lui quand il envisage de partir. Mettez la balle dans son camp, ce qui vous rendra aussi la tâche plus facile lorsque la date de son départ approchera. S'il n'a pas de date précise en tête, vous devez en trouver une ensemble. Trouvez quelque chose de concret, par exemple lorsque tu trouves du travail » ou dans six mois ». S'il a besoin d'un travail, vous pouvez l'aider à trouver des objectifs précis qu'il doit atteindre, par exemple envoyer un CV par jour, écrire son CV, etc. Assurez-vous qu'il essaye vraiment de trouver du travail et qu'il ne profite pas seulement d'un logement gratuit. Conseil si vous n'êtes pas sûr de devoir l'accepter chez vous, mettez en place une période d'essai. Dites-lui que s'il vient habiter chez vous, il aura deux ou trois mois après lesquels vous pouvez lui demander de partir à n'importe quel moment [6] . 3 Notez les problèmes au fur et à mesure qu'ils apparaissent. Si votre ami ou votre parent enfreint vos règles, s'il ne vous montre pas de respect ou s'il ne tient pas les promesses qu'il vous a faites, écrivez l'incident avec la date et l'heure dans un petit carnet. Une fois de plus, cela vous donne des éléments concrets lorsque vous lui demanderez de partir au lieu de lui sortir des banalités ou essayer de toucher la corde sensible. Faites en sorte de les noter de manière impersonnelle. Ce n'est pas parce que vous lui demandez de partir que vous allez ruiner votre amitié, surtout si vous basez vos raisons sur des faits plutôt que sur des sentiments. 4 Aidez-le à se remettre sur pied. Certaines personnes vont partir de chez vous si vous leur donnez un petit coup de pouce. Lisez son CV et sa lettre de motivation lorsqu'il les envoie, visitez des appartements avec lui et encouragez-le à devenir indépendant. Si vous pouvez aider quelqu'un à devenir autonome, il va partir de chez vous sans heurts. Révisez ensemble ses objectifs et ses promesses régulièrement pour l'aider à les réaliser. Si vous pouvez l'aider à financer son déménagement, c'est peut-être tout ce dont il a besoin [7] . Conseils Vous devez contrôler à tout prix vos émotions. Votre but est d'éviter la bagarre et d'avoir une discussion réussie à propos de vos souhaits et du respect qu'il doit leur donner. Dans la plupart des cas, vous devez essayer d'avoir cette discussion seul à seul. Il pourrait se sentir attaqué si vous vous y mettez à plusieurs et il va se mettre en colère. Avertissements Assurez-vous de ne pas vous sentir en colère. Si vous êtes en colère à cause d'un certain évènement ou une certaine situation, attendez de vous sentir mieux avant d'entamer la discussion. Assurez-vous que votre invité n'a pas d'objets de valeur qui vous appartiennent si vous en arrivez à lui envoyer une demande d'expulsion. À propos de ce wikiHow Cette page a été consultée 95 270 fois. Cet article vous a-t-il été utile ?
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Les moyens d’éviter de marcher ont toujours eu beaucoup de succès. À l’époque, les gens qui n’avaient pas les moyens d’acheter des chevaux devaient marcher des kilomètres pour arriver à destination. De nos jours, les gens qui n’ont pas les moyens d’acheter des chevaux ont d’autres options. Les chevaux sont géniaux, mais soyons honnêtes, ils demandent beaucoup d’entretien. L’une des meilleures options pour les anti-marcheurs se trouve être la trottinette. Jetons un regard rétrospectif sur l’histoire de la trottinette et la façon dont cet engin est devenu si populaire. Découvrez aussi ces 12 jeux de trottinette pour vos enfants ! Histoire de la trottinette mais qu’est-ce donc ? Une trottinette est un véhicule terrestre à propulsion humaine avec un guidon, une plate-forme et des roues. Les trottinettes les plus communes aujourd’hui ont deux petites roues dures qui sont faites principalement d’aluminium et se plient même parfois pour la convenance. Certaines trottinettes qui sont faites pour les jeunes enfants, ont 2, 3 ou 4 roues, et sont faites de plastique ou d’aluminium. Les trottinettes de course haute performance conçues pour les adultes ressemblent à l’ancien grand-bi » avec une roue beaucoup plus grande devant. D’où vient le nom de trottinette ? Le nom provient des anciennes employées de magasins qui allaient faire des courses en villes pour leur patron. Pour ne pas perdre de temps, ces employées trottinaient faisaient des petits pas pressées. Et elles étaient nombreuses à trottiner, alors à force de les voir trottiner on les a appelées les trottins » et voilà l’origine du nom trottinette ! Histoire de la trottinette les premières trottinettes Les premières trottinettes ont été fabriquées à la main il y a plus d’une centaine d’années dans les zones urbaines industrielles. Une version maison » commune était faite en attachant des jeux de roues de patins à roulettes sur une planche avec une sorte de poignée, généralement un vieux guidon ou un morceau de tuyau. La construction était entièrement en bois, avec des roues de 5-6 centimètres avec des roulements à billes en acier. Un avantage supplémentaire de cette construction était le bruit fort, tout comme un vrai » véhicule. L’ancêtre de la trottinette, plutôt appelée patinette à l’époque, est utilisée en public pour la première fois en 1895. Ces premiers modèles de trottinettes étaient faits en bois et étaient plutôt destinées aux enfants des familles aisées. Certains des premiers modèles dans les années 1930 ont inspiré la nouvelle génération que vous voyez aujourd’hui. Mais il a fallu attendre une soixantaine d’années pour que l’idée reprenne parce que beaucoup d’autres modes de transport autonome ont mieux fonctionné avec le public. Le vélo a répondu aux besoins des enfants et des adultes, les planches à roulettes sont devenues plus populaires et les trottinettes ont perdu leur place dans l’histoire. Pourtant, un modèle de trottinette à pédale dans les années 1950 en a fait un vrai moyen de locomotion, ce n’est plus seulement un jouet. Elle est en effet équipée d’une pédale, qui quand on appuie dessus fait tourner la roue arrière, on peut donc rouler plus longtemps sans poser le pied par terre. Mais cela ne l’a pas empêchée de tomber dans l’oubli. Les trottinettes ont en effet vite été oubliées et remplacées par les nouveaux modes de transport émergents. Les trottinettes en bois ne résistaient pas au mauvais temps ils pourrissaient ou les roues de métal rouillaient, obligeant les enfants à abandonner leur jouet. Pourtant la trottinette a continué d’évoluer, mais les autres créations de transport » ont pris le dessus. Des trottinettes métalliques ont été créées avec deux petites roues de bicyclette, bien qu’elles soient solides, elles restaient lourdes et difficiles à manœuvrer. Les vélos sont arrivés, puis le skateboard a suivi. Les trottinettes sont alors presque devenues de vieux jouets tristes pour enfants des années 1900. Ce n’est qu’au début des années 1990 que le Suisse Wim Ouboter a vu le besoin d’une trottinette pour sa sœur parce que ses jambes étaient de tailles différentes. Elle avait du mal à faire du vélo mais elle pouvait pousser une trottinette. Il a donc inventé une micro-trottinette inspirée par les modèles que lui et sa sœur avaient utilisées étant enfants. En 1996, Wim a créé une trottinette pliable avec des roues de patins en ligne. Cette trottinette était en aluminium, donc elle était immunisée contre la rouille et pouvait supporter plus de poids. Elle a été vendue sous le nom de micro skate scooter » et Razor ». Une fois que la trottinette Razor a été vendue au Japon, la mode des trottinettes a décollé et a fait son chemin vers l’Amérique. Depuis lors, presque tous les enfants réclament un jour une trottinette. Si vous demandez à quelqu’un de dire le premier mot qui vient à l’esprit lorsque vous mentionnez le mot trottinette, Razor est le plus susceptible d’être celui qu’ils diront. Razor a révolutionné la trottinette et lui a donné plus de stabilité et de style. Et ils ne se sont pas contentés d’une version de leur jouet très populaire; ils les ont fabriqués dans de nombreuses couleurs et ont même créé des couleurs pour attirer un public adulte. En quelques années, la variété dans laquelle elles sont disponibles est impressionnante. Les trottinettes Razor sont de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les tailles, ainsi les adultes peuvent aussi s’amuser. Certaines ont même 3 roues pour un meilleur équilibre et une meilleure direction. Certaines sont si légères et portables que vous pouvez les ranger dans un sac à dos avec des livres et d’autres effets personnels. Les trottinettes aujourd’hui Après l’histoire de la trottinette, les trottinettes en aluminium d’aujourd’hui sont pratiquement silencieuses. Elles ont des roues en polyuréthane et le seul bruit que vous pourriez entendre sont les crissements de résistance au bitume, contrairement aux roues en métal d’antan. Elles ont un tube creux pour l’arbre de direction et des poignées souples pour empêcher les mains des enfants de glisser. Elles ne prennent pas autant d’espace qu’une bicyclette et beaucoup d’entre elles se replient et peuvent être placées dans un sac à dos pour les avoir toujours sous la main. De nos jours, les trottinettes sont toujours populaires auprès des enfants, mais aussi des adultes. Cela peut être dû à un certain nombre de choses. Premièrement, les gens recherchent des moyens moins coûteux et plus faciles de se déplacer sans avoir besoin de carburant. Il y a aussi une sensibilisation accrue au taux d’obésité chez les enfants, alors plus de parents, d’écoles et d’organismes encouragent les enfants à sortir et à être actifs. Les attributs positifs de la trottinette Une trottinette s’avère être un excellent moyen d’être actif. Il y a également beaucoup plus d’entreprises qui présentent de nouveaux designs et améliorations. Elles existent maintenant dans n’importe quelle couleur, et sont fabriquées à partir de matériaux pratiquement indestructibles. Après avoir découvert l’histoire de la trottinette, il ne vous reste plus qu’à en acheter une, à moins que vous en avez déjà ? Les trottinettes sont de plus en plus créatives. Une version plus récente, plus forte et moderne est la trottinette acrobatique . Elle a été développée pour être utilisée sur des circuits comme les circuits de skate avec des rampes et faire des sauts. En raison de son poids léger, un nouveau sport freestyle est également né de la trottinette. Aujourd’hui, les trottinettes professionnelles sont produites par de nombreux fabricants. Histoire de la trottinette / Crédits photos
Introduction 1 La roqya vient de la racine r ḳ w/y signifiant monter », escalader » cf. Ḳur., XVII, 93; XXX ... 1Médiatisée depuis les années 1990 en Algérie, en Égypte et en France Cherak, 2007, la roqya1 , pratique thérapeutique non conventionnelle, apparaît et se diffuse dans un contexte favorisé par l’effervescence religieuse liée au retour à un islam des origines ». Cette pratique s’accompagne d’un projet d’islamisation des sciences en Égypte Chiffoleau, 1995 31, et coïncide avec la privatisation du secteur médical et la marchandisation des soins Mebtoul, 2004, l’émergence d’associations et de cliniques islamiques Ben Néfissa, 1993 ; Turc, 2013, voire une crise de confiance Fainzang, 2012 envers l’institution médicale relation soignant-soigné, développement d’associations de malades, judiciarisation de la médecine, érosion de la tradition clinique, déclin du pouvoir médical. 2 La décennie noire » désigne la période de conflit armé entre l’État algérien et les partisans du ... 3 Praticien de la roqya, râqi et moraqqi, termes utilisés en Algérie. En Égypte dominent les termes c ... 2Révélateurs d’une transformation sociale profonde, le contexte sociopolitique terrorisme2, immigration et la réalité sanitaire et économique structurent les positions, les discours et les engagements des acteurs de la roqya le râqi3, le malade et sa famille. Les souffrants sont issus de diverses catégories sociales où se côtoient des étudiants, des salariés, des chômeurs et des femmes au foyer. Leurs râqis sont des amateurs » qui pensent rendre service aux malades, des professionnels consacrés à la roqya ou des imams, voire certains professionnels de la santé médecin, psychologue. Privilégier l’étude comparative des pratiques et des représentations s’est avéré heuristique pour saisir l’ampleur de ce nouveau phénomène touchant à la santé qu’est la roqya. Mes observations ont été menées en France vingt-neuf rituels à Marseille et à Paris 1996, 1998, 2002, 2004, 2005, en Algérie soixante-dix rituels à Oran et sa région 1998, 1999, 2001 à 2003, 2007 et en Égypte quarante-quatre rituels au Caire, à Sendoub, un village du delta, et un village du gouvernorat ach-Charqiya 1999, 2001. Ces terrains se différencient les uns des autres par la langue français, arabe, le temps rituel plutôt nocturne en Égypte, diurne en France et en Algérie et le lieu mosquée en plus de l’espace privé en Égypte. J’ai pu y avoir accès en établissant des liens de proximité et en constituant ainsi des pôles d’informateurs. À Oran, en 1998, un râqi m’a présenté une possédée qui m’a introduite dans son réseau. Au Caire, en 1999, un journaliste m’a permis de contacter deux râqis. En France, ma fréquentation du réseau de la mosquée d’Aix-en-Provence en 1996 a facilité mon admission aux rituels à Marseille. Avec l’autorisation des râqis et en créant un lien de confiance avec des malades, j’ai réalisé des enregistrements sonores et des vidéos. Présentée aux râqis comme doctorante en anthropologie en France, j’ai pu effectuer des entretiens semi-directifs ainsi que des observations participantes et directes de rituels collectifs et individuels. 3J’ai étudié les acteurs de la roqya selon une démarche compréhensive du discours et des pratiques au niveau émique Olivier de Sardan, 1988. Cette analyse acquiert sa pertinence à partir d’une approche anthropologique interprétative Geertz, 1998, 1999 ; Crapanzano, 2000 ; Kleinman, 1980 qui se focalise sur les formes symboliques structurant le réel, lui donnant un sens dans son contexte social et culturel. Selon Byron Good 1998 127, la biologie, les pratiques et les significations sociales interagissent dans l’organisation de la maladie en tant qu’objet social et expérience vécue ». 4La maladie comme discours et expérience implique une orientation du souffrant et de sa famille vers des soins prescrits, recommandés, suggérés ou essayés, dans le cadre de la biomédecine, des soins non conventionnels connus, mais aussi en consultant un râqi. La quête de sens joue un rôle important dans l’itinéraire thérapeutique et, hormis le coût du soin, les représentations qui peuvent évoluer sur la maladie et sa gravité, la compétence et le savoir du thérapeute ou encore l’efficacité thérapeutique, sont aussi des facteurs déterminants Diarra, 1993. 5En s’engageant dans la roqya, comment le malade et sa famille construisent-ils le sens du mal tout en se positionnant dans un champ thérapeutique plus large, où le pluralisme est mobilisé ? 6La dimension thérapeutique de la roqya se déploie dans un rituel collectif mais aussi individuel, à domicile. Peut-on considérer la roqya comme une forme d’automédication qui se dévoile dans l’appropriation et la transmission d’un savoir caractérisé par le développement d’un empowerment chez le souffrant ? 7Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de sonder les représentations du souffrant sur l’origine des maux, de suivre son itinéraire thérapeutique, d’expliciter le contenu de la roqya et ses soins annexes recommandés ou initiés à domicile. L’origine des maux 8Dans ses dimensions ontologique, institutionnelle ou d’assentiment, la notion de croyance Grellard, 2017 et celle de savoir souffraient d’une hiérarchisation dans les statuts depuis le positivisme scientifique et le déclin du pouvoir de l’Église. Le courant évolutionniste attribuait des croyances aux sociétés primitives » Burnett Tylor, Frazer, Lévy-Bruhl. Attribuer aux autres » le verbe croire » ou des croyances Hamayon, 2006 ; Lenclud, 1990 ; Pouillon, 1993, souvent jugées irrationnelles », pré-logiques », protoscientifiques », populaires », est une orientation que l’anthropologie contemporaine souhaite dépasser. Dans son anthropologie médicale critique, Byron Good 1998 revisite les croyances propres au système médical occidental et les place au même rang que les croyances religieuses prêchées par les missionnaires, estimant qu’elles partagent un objectif commun, celui de convaincre l’Autre pour changer son comportement. Clifford Geertz 1999 considère la notion de sorcellerie chez les Azandé comme une pensée de sens commun. Edward Evan Evans-Pritchard 1976 explique la maladie et le malheur chez ces derniers comme un événement chargé de sens la sorcellerie devient une raison sociale qui répond à un discours moral sur le mal. La croyance étant parmi les supports qui véhiculent une vision du monde, le fait de nommer, d’identifier, de décrire la maladie relèverait de la connaissance. Analysant l’utilisation du terme croyance et son lien avec la connaissance, Byron Good 1998 affirme qu’un glissement de sens s’est opéré dès le xixe siècle car ce terme devient synonyme de doute, d’erreur et de mensonge. Reconnaissant le relativisme de la notion du cru et du su, Jean Pouillon 1993 souligne un lien entre savoir et croyance le savant qui anticipe émet des hypothèses basées sur une vision du monde. 9Dans le recours à la roqya comme "croyance" et " savoir", le souffrant et sa famille activent et partagent des représentations sur la maladie et le mal au contact des râqis. Ceux-ci s’appuient sur des références religieuses, utilisées comme source d’un savoir relatif à la maladie, et sur d’autres représentations liées à leur expérience de râqi. En invoquant la volonté divine dans la distribution des maux, l’étiologie est actualisée dans le sens de l’intervention d’entités malveillantes reconnues par l’islam sunnite djinns, sorcellerie et mauvais œil. Les djinns hanteraient les lieux sales et abandonnés mais aussi l’espace domestique, d’où par exemple la récitation de formules protectrices bismi Allah au nom de Dieu avant de jeter un liquide bouillant. Le caractère pathogène de la possession par un djinn implique la pénétration » de celui-ci dans le corps de sa victime, provoquant maladie et infortune. 10À Oran et sa région, les acteurs de la roqya évoquent la possession par les termes arabes madrôb frappé, mamloûk possédé, maskoûn habité et mamsoûss touché. Ce dernier terme est appris et véhiculé dans les milieux de la roqya. Ces expressions, qui traduisent des états de possession, indiqueraient différents degrés d’atteinte par les djinns, le maskoûn et le mamloûk désignant les malades les plus atteints et donc les plus souffrants. Certains râqis distinguent différents mass possession le mass externe qui est une forme légère de possession car le djinn est censé influencer sa victime de l’extérieur du corps ; le mass interne qui désigne un contrôle instantané du malade ; le mass momentané où le djinn visite » le corps pour un laps de temps ; et le mass permanent qui correspond à la catégorie du maskoûn. 4 À Oran, la mère utilise des produits de sa cuisine pour soigner en urgence, par exemple du café mou ... 11Ce vocabulaire utilisé par le malade et le râqi pour décrire le corps malade, siège de forces surnaturelles qui l’occupent et l’agitent, inscrit le désordre biologique dans le social. Il témoigne de la difficulté à discerner corps sain » et corps malade ». Les signes d’une possession qui peuvent inquiéter le souffrant et sa famille sont porteurs de doutes quant aux normes de la bonne » santé et du comportement normal ». Le souffrant est le premier à exprimer un changement survenant dans son corps et/ou dans sa relation avec l’autre. Ce corps est sujet de savoir Good, 1998. L’entourage, qui juge pathologique un état de santé, déviant un comportement ou anormale une situation, instaure un pré-diagnostic. La syncope, le regard fixe, la digression, le changement soudain d’humeur, d’identité et de comportement, la vision » d’êtres ou d’objets invisibles, le fait de leur adresser la parole sont des signes qui interpellent l’entourage. Les troubles physiques éruption cutanée, céphalée, saignement4, fausse couche invitent également à un questionnement d’ordre médical et à la visite de professionnels de la santé, sans pour autant écarter l’appel au savoir traditionnel tisane, fumigation, amulette, etc.. 12Les râqis admettent que les états émotionnels, inscrits dans la construction de la culture locale Tousignant, 1987, comme la colère, le chagrin, la peur et les chocs psychologiques, sont des portes d’entrée de djinns maléfiques notamment kâfirs non musulmans préférés des sorciers. La sorcellerie, cause indirecte de la possession, révèle une érosion, voire une rupture des liens sociaux lorsqu’elle s’avère source d’une jalousie, d’une vengeance ou d’une domination. Opérant dans le secret et la discrétion comme le mauvais œil, elle est censée provoquer des désordres relationnels et l’infortune. Selon les râqis, les problèmes de santé peuvent être le but premier du jeteur de sort. La vulnérabilité du souffrant, cible du sort, signale l’incapacité à préserver un ordre biologique et/ou social. Le sort ingéré est souvent considéré comme le plus puissant. Sa victime est présentée comme ayant une santé fragile maigre, pâle et une volonté effacée. Un mari trop obéissant à sa femme serait ensorcelé notamment par l’ingestion d’un cerveau de hyène ; il s’agit d’un homme madbôʿ hyénisé dans l’expression oranaise. Le mauvais œil est souvent identifié chez les enfants, particulièrement chez les plus jeunes, vus comme plus vulnérables au regard envieux des adultes. L’acquisition d’un savoir expérientiel 13À travers l’itinéraire thérapeutique de Nora à Oran, j’interroge le processus de l’acquisition d’un savoir expérientiel comme un savoir construit Dassieu, 2018 et syncrétique allant de l’identification du mal à l’engagement dans un pluralisme thérapeutique. Au travers de ce savoir expérientiel s’expriment des formes d’automédication qui mettent en exergue l’empowerment du malade. 14Nora, célibataire, 18 ans, se considère en cours de guérison après des soins par la roqya. Elle a interrompu sa scolarité en deuxième année de l’enseignement moyen après avoir entendu une voix interne attribuée à son djinn lui révéler la médisance de ses amies collégiennes. Victime de mauvais songes dès l’âge de 6 ans tombée du haut du bâtiment, chassée dans une forêt par une femme tenant un bâton, Nora a cru à l’âge de 10 ans que le fou du quartier lui envoyait ses chiens en rêve pour la chasser. Les crises de t-hatrîf cauchemar se répètent, inquiétant son entourage inconsciente, elle se lève pour parler et fixer du regard son interlocuteur. 5 Le taleb, étudiant, détenteur d’un savoir coranique, autrefois issu d’une zaouia, désigne en Algéri ... 15Croyant à l’existence des moumnîne croyants, euphémisme désignant les djinns, plusieurs familles à Oran visitent les tombeaux des saints ou font appel aux talebs5 pour confectionner des amulettes Claisse-Dauchy, 1996 ; Hamès, 2007, afin de chasser le cauchemar ou soigner le somnambulisme. À 6 ans, Nora est amenée par sa mère chez un mrâbet saint pour être examinée. Diagnostiquant une possession par un djinn-enfant agoûne sot car elle refuse de parler, le guérisseur prescrit alors de dissoudre une écriture talismanique dans de l’eau avant de la boire, de faire brûler du jâwi benjoin et de manger un poulet grillé sans sel. Un rîh moumnîne vent de croyants sous forme d’un djinn-enfant est également identifié par la tante maternelle de Nora qui t-guezzene devine en fixant celle-ci du regard. À la suite de ce diagnostic, il lui est recommandé de sentir du gatrâne poix. 16Souffrant de troubles de la vision, de céphalées et d’aménorrhée, Nora est conduite par sa mère chez des professionnels de la santé qui, sans s’alarmer, lui prescrivent des médicaments pour le mal de tête. Nora éprouve la sensation d’un ver qui circule à l’intérieur de son ventre. Comme elle l’explique, sa mère est convaincue, à la vue des résultats de l’imagerie médicale, que sa fille ne souffre pas d’une pathologie grave 6 Dans le langage oranais, la radio de télévision » désigne l’échographie. Je sens comme ça, comme un ver qui marche à l’intérieur [du ventre], comme une chose qui marche et qui se déplace d’un endroit à un autre. Chaque chose que je sens je la dis à ma mère. Elle me prend aussi pour me faire une visite [médicale] […] elle me dit “seulement tu es en train de me mentir, tu ne sens rien du tout, comment ça se fait que le médecin voit dans la télévision6, il a vu tout l’intérieur de tes entrailles, et dis-moi !”. Il lui dit “elle n’a rien ta fille” Entretien du 12 août 1999 avec Nora, sans emploi, Oran. 17La formule Tu n’as rien », accueillie comme un soulagement mais aussi comme une ambiguïté, permet d’autres interprétations et amène le souffrant à émettre des hypothèses, à attendre l’évaluation de son entourage avant de nommer le mal. La découverte du djinn possesseur présent depuis six mois transforme alors le sens de la maladie de Nora. Sa confidente Siham, une possédée fréquentant le râqi oranais Toufiq et initiée à la méthode de sora image, se met devant elle et ferme les yeux pour se concentrer aussitôt le djinn de Nora est démasqué sous la forme d’un homme noir nu aux cheveux blancs, aux longues oreilles comme celles d’un âne, aux pieds de chèvre, et tenant un bâton. Nora, qui ne voyait son djinn qu’en rêve, commence à sentir quelque chose » sortir d’elle un homme la fixe du regard, s’assied en face d’elle et lui barre la direction de la Mecque. Une fois la prière terminée, elle sent une chaleur regagner son corps. Siham lui conseille salât al-istikhâra la prière de consultation à la suite de laquelle Nora voit son djinn en rêve Youcef, un bel homme noir imberbe, 25 ans, vêtu d’un pantalon noir, d’une chemise blanche et d’une veste jaune. Le rêve est perçu comme une source de connaissance impliquée dans le diagnostic et le choix du soin Pearce, 1992. Il fait partie du savoir expérientiel du possédé. 18Nora est éprouvée dans son corps avant d’impliquer sa famille dans un monde peuplé de djinns. Elle est sujette à des visions à domicile qui suscitent perplexité et réticence à en faire part. La mère est exclue car elle ne croit pas à la manifestation des djinns dans la réalité, tout comme la tante maternelle qui craint de la démentir. En revanche, Nora dit avoir partagé des visions avec sa sœur Sonia et son grand frère. 19L’interprétation des visions de Nora s’inscrit dans une théorie subjective de la maladie Faltermaier, 1992. Pour l’oncle, elles sont le résultat d’une fatigue physique et psychique due aux déplacements à pied entre le domicile et le collège. Cet argument est déconstruit par la rencontre de Siham qui affirme le rôle des djinns dans les visions. À Oran, la multiplication des visions, notamment persécutrices, est le signe d’une attaque djinnique. Nora commence à croire à la manifestation des djinns le jour où elle dit avoir vu aux toilettes de la maison une femme qui se déculottait vers 14h30, et a fermé aussitôt la porte. Mais en vérifiant par la suite, elle se dit persuadée de la présence d’une mousse blanche. La mère pense plutôt à l’effet de la chasse d’eau, phénomène ordinaire. 20La moulât eddâr maîtresse de la maison, une djinnia qui partage l’espace domestique selon les représentations partagées à Oran, est un objet de culte au sein de la famille de Nora. Gardienne du seuil de la maison, elle est censée exiger des sacrifices d’animaux, l’achat de parfums, et l’offrande de blé bouilli et de fruits secs au yennayer, le nouvel an berbère. Satisfaite, en contre-don, elle veillerait sur la famille en promettant une pêche abondante au père. Le fait que cette moulât eddâr se manifeste auprès de Nora depuis 1994, alors que celle-ci était âgée d’environ 13 ans, reflète une situation familiale conflictuelle mauvaise entente, depuis l’enfance, entre Nora et sa sœur Sonia, action occulte menée par la belle-mère et la femme de l’oncle. Décrite comme une belle femme aux traits européens, habillée d’un sari indien, moulât eddâr aurait favorisé sa protégée Sonia qui ressemble étrangement à sa fille, alors que Nora serait la cible de ses représailles. Nora explique ainsi les conséquences de son indifférence à l’égard de la convoitise de la djinnia qui voulait s’emparer de beaux verres achetés par le père en Mauritanie un jour, Nora renverse sur elle-même une casserole d’eau bouillante qui lui brûle les cuisses. L’accident est interprété comme un acte de vengeance de la djinnia qui, dans une vision, l’aurait menacé en disant je vais te brûler ! ». La disparition des verres renforce sa conviction du pouvoir maléfique de l’invisible. Lors d’une autre vision, Nora attribue à la djinnia l’ecchymose qu’elle a au bras, constatée à son réveil. Celle-ci l’aurait frappé la nuit avec le couvercle de l’autocuiseur en la réprimandant d’avoir oublié de laver la vaisselle avant de dormir dans la cuisine. 21Nora est persuadée qu’elle est visée, ainsi que sa famille, par des sorcelleries collectives et plurielles comme celles supposément introduites dans l’appartement par la première épouse du père avant l’aménagement de la famille. L’installation de moulât eddâr dont témoigneraient ces sorts exprimerait la vengeance de la belle-mère, jalouse de sa mère Oui, notre maison, nous, depuis qu’elle avait la sorcellerie, elle [la djinnia] commençait à sortir. Ma belle-mère habitait ici. C’est elle qui avait fait cette sorcellerie comme ça. Et quand elle avait su que ma mère va se marier, elle avait fait la sorcellerie pour que ma mère quand elle vient, déjà la sorcellerie serait faite. Car le djinn de ma sœur a parlé et il leur a dit comme ça [....]. C’est sa femme qui nous a fait la sorcellerie [...] il a divorcé avec elle, elle est en France. Entretien du 12 août 1999 avec Nora, Oran 22Le demi-frère de Nora, exécutant la volonté de sa mère, est suspecté de jeter d’autres sorts sous forme de clous et d’aspersions. Nora soupçonne aussi la femme de son oncle paternel de faire de même pour détourner le partage de l’héritage d’une villa avec son père. La performance du discours dominateur de cette héritière révèle une prise de pouvoir occulte J’ai la femme de mon oncle paternel soi-disant qui est jalouse comme ça ou je ne sais pas [...] Elle n’est pas bien avec nous, oui. [...] nous avons une villa à [...] et nous voulons la vendre, elle appartient à mon grand-père, pour partager l’héritage. Mais, elle maintenant ne veut pas que la villa soit vendue. [...] Et elle leur dit “et s’il me plaît je tourne cela en diabolique” [...] c’est elle qui l’habite oui. Et elle ne veut pas qu’elle soit partagée [...] Elle leur dit “moi je vous ferme vos bouches”. [...] ils étaient assis, elle leur dit “le jour où il me plaît moi je vends la villa”, aux héritiers. Et donc cela fait quoi ? Ça fait que “c’est moi qui ai fait la sorcellerie”. Entretien du 12 août 1999 avec Nora, Oran 23Insistant sur ce qu’elle suppose être une preuve matérielle du sort reçu pour dénoncer la femme de son oncle, Nora souligne le pouvoir visionnaire de son djinn juif qui l’aurait dévoilé. Dans la période où sa famille s’apprête à peindre la maison, Nora identifie » un carré magique noué dans la bretelle de sa tunique d’enfance, abandonnée derrière l’armoire. Cette écriture énigmatique est reconnue par le râqi Toufiq comme étant un jadwel yahoûdi table juive. Selon Nora, il s’agit d’un sort introduit de l’extérieur, sa mère n’ayant pas l’habitude d’écrire des hjâbs écritures talismaniques chez des talebs. Nora note une évolution dans les normes familiales de soins désormais, le père ne tolère plus l’écriture magique, interdite dans le nouveau discours des râqis. 7 Nora n’hésite pas à chasser Siham, à l’insulter en présence du râqi. Cette haine est attribuée à so ... 8 La pratiquante de la religion est reconnue comme sœur en Dieu ». 9 Dans son recueil de hadiths, Al-Boukhâri a consacré un chapitre sur la Médecine » recommandant de ... 24Le basculement des représentations de Nora concernant la maladie et sa prise en charge est déterminé par l’intervention de Siham7 qui, fréquentant des sœurs8 à la mosquée, lui conseille de visiter Toufiq. Assistant aux rituels collectifs, Nora s’implique dans un processus de construction et d’intériorisation de normes de soin partagées chez des râqis la représentation incarne une norme. La main de Nora posée sur son bas-ventre indique au râqi Toufiq l’endroit du sort et engage un traitement par la hijâma scarifications et pose de ventouses. Cette pratique, rangée dans al-tib al-nabawî la médecine du prophète9 Al-Suyûtî, 1997, et qui suscite l’intérêt des hommes souffrant de maux de tête, est censée affaiblir le djinn dans son lieu de prédilection, l’utérus, et évacuer le sort en purifiant le sang contaminé. 25Toufiq prescrit la hijâma dans plusieurs zones du corps une fois à l’occiput, plusieurs fois entre les épaules, au bas du dos et au bas-ventre Car les règles ne me viennent pas jusqu’à présent. Je suis partie voir des médecins et tout, ils m’ont dit “tu n’as rien”, et quand je suis partie chez Toufiq, il [le djinn] lui a dit “je suis installé dans son utérus” [...] car le bas du dos est avec l’utérus, on le fait ensemble pour que lui [le djinn] souffre. Oui, j’avais mal au dos. Oui, c’est-à-dire aux épaules, je ne pouvais pas bouger [...] quand j’avais mal à la tête, je ne voyais pas les êtres humains, je commence à voir tout [...] Ma tête me fait mal et je vois que la lumière, je ne vois rien. De la lumière jaune comme ça, parfois une lumière verte. [...] ma mère croyait que j’avais quelque chose dans ma tête ou bien, mais quand je pars chez les médecins, ils me disent “tu n’as rien” [...] Mes yeux, ma tête, j’ai fait une radio pour tout mon corps. Une gynécologue, je suis partie la voir à [...] elle m’a fait la télévision [l’échographie] et tout. Elle m’a dit “tu n’as rien”. [... ] Toufiq, il [le djinn] lui dit “voilà où je suis, voilà où je suis” [...] Je lui dis “je suis dans la tête et dans l’utérus”. […] c’est-à-dire, je l’embête et je la rends folle. Et dans l’utérus, je ne laisse pas les règles lui venir. Entretien du 12/08/1999 avec Nora, Oran 26Nora n’a pas toléré le séné senna alexandrina prescrit par Toufiq dans le but de purifier le corps du sort ingéré, elle l’a vomi. Le râqi confirme que le vomi de couleur rouge correspond à un sort ingéré même si l’effet attendu du séné est de purger le corps à travers les intestins Il prescrivait sanâ’ al-makki [senna alexandrina] et je ne le supportais pas [...] je vomissais comme du sang comme ça. Mais ce sang était de la sorcellerie rouge et non pas du sang car quand je dis au râqi “voilà ce que je vomis” [...] comme des plaques, [du sang] coagulé, oui. Il me dit “non, ce n’est pas du sang”. Cela était de la sorcellerie qui a la couleur rouge, car il y a trois catégories de sorcellerie la rouge, la noire et la jaune [....] alors j’ai continué [le traitement] jusqu’à ce qu’elle parte. Entretien du 12 août 1999 avec Nora, Oran 27Le recours à la hijâma et aux autres soins annexes répond à l’impuissance du discours médical. Alors que les professionnels de santé ne nomment pas les perturbations de Nora, n’expliquent pas l’origine de sa souffrance, lui demandant simplement d’attendre son cycle menstruel, le rituel de la roqya apporte une réponse le djinn donne » un sens aux maux ; c’est lui qui aurait provoqué les céphalées et entravé les règles. La roqya et ses soins annexes 28L’islam sunnite admet le rôle protecteur et thérapeutique du Coran récité et de la médecine du prophète pour s’opposer aux entités maléfiques invisibles. Fondant leur légitimité sur les hadiths méthode, éthique pour se distinguer des autres thérapeutes taxés de charlatans, les râqis ne parlent pas souvent de médecine du prophète mais plutôt de techniques comme la hijâma, l’istifrâgh émétique et la purge. Socle du rituel, la récitation du Coran constitue ce qu’ils appellent une roqya, pratique qui s’inscrit dans une logique thérapeutique exorcistique Laplantine, 1986. Tout objet coranisé » destiné aux soins, comme l’eau, est censé se charger de la baraka bénédiction du Coran véhiculée par la bouche du râqi. La récitation directe sur l’objet, avec le souffle qui l’imprègne, est la garantie du verbe incarné ». Le râqi choisit les versets, les méthodes et les moyens de traitement. Le rituel suit un développement qui vise l’identification du mal, l’intervention physique, coranique et symbolique du râqi lors de l’interaction avec le malade. Il peut s’achever par l’excorporation du djinn et la recommandation de soins chez le râqi et à domicile. 29Selon les râqis, la roqya se fonde sur l’existence d’un monde invisible non humain et le respect de l’application de normes préparation, diagnostic, soins qui répondent à des modèles d’actions jugés légitimes et efficaces. Même s’ils cherchent à ramener le malade à l’état qui était le sien avant la maladie ou l’événement fâcheux, les râqis inscrivent leur action dans une légitimité de soins plutôt que dans une efficacité de soins. Si certains reconnaissent une efficacité thérapeutique aux soins traditionnels écriture magique, sacrifice pour satisfaire et amadouer le djinn, couvrir le corps de sang, brûler de l’encens, celle-ci est souvent considérée comme éphémère car non conforme à l’islam. 30La légitimité du diagnostic tient à la nature de l’autorité dont est investi le râqi, qui est celle du Coran. En privilégiant la récitation du Coran, celui-ci s’appuie sur l’esthétique » vocale pour influencer le malade, d’où l’importance d’une observation attentive des réactions et des changements sur son corps. Le rituel de la roqya implique une construction » et une identification » des symptômes afin de définir ce qui relève de la pathologie. Tout signe se manifestant durant la récitation coranique peut être interprété. Si le malade se bouche les oreilles, cela signifie que le djinn est provoqué, gêné ou brûlé, notamment par certains versets évoquant les supplices du feu éternel. Les pleurs, les cris, les insultes, les agitations, les fourmillements, les engourdissements, les éructations, les nausées, l’envie de mettre un terme au rituel, sur lequel les souffrants disent n’avoir aucun contrôle, sont des indicateurs de la manifestation d’un mal occulte possession, sort. La transe serait la manifestation directe d’un djinn. Celui-ci est censé s’exprimer par la bouche de sa victime pour communiquer avec le râqi et les autres malades lors du rituel collectif. Un djinn est identifié par le râqi si le malade présente une dissociation dans sa personnalité et/ou des réflexes jugés étranges s’attribuer un prénom, un sexe, une religion, une personnalité ou affirmer voir des choses ». 31L’identification des signes de la maladie est du ressort du râqi. Celui-ci cherche à rationaliser l’approche des entités morbides chez le possédé pour valider le besoin de la roqya. L’identification du mal et de son fonctionnement normalise la situation et permet de reconnaître la possession, et d’écarter ainsi la maladie mentale qui relève de la compétence de la psychiatrie. Selon Toufiq, il n’est pas cohérent qu’un djinn juif se nomme Mohamed. Selon d’autres râqis, il n’est pas logique qu’une myriade de djinns possèdent un seul individu. Pour d’autres encore, il n’est pas possible que le djinn se manifeste dès le début de la récitation, la perte de conscience » étant un passage obligatoire ou tout du moins un état intermédiaire vers la transe. Suivant un processus d’identification et de reconnaissance de la maladie, les malades sont invités à exprimer celle-ci dans un cadre stéréotypé de normes qui expriment le besoin de maîtriser et de gérer les expressions du monde occulte. En fréquentant les râqis, le souffrant entre dans une dynamique d’apprentissage de la façon d’être malade et d’endosser légitimement ce statut. 10 Ce cheikh est considéré dans les milieux de la roqya comme l’un des premiers praticiens. Il a écrit ... 32Au cœur du rituel, le râqi est parfois confronté au savoir théorique de son malade qui, initié à la roqya et connaisseur de la littérature afférente, met à l’épreuve ses méthodes. Ainsi, une possédée en transe observée à Oran insiste auprès du râqi Hasni pour qu’il échange avec son djinn afin de le convertir à l’islam avant de l’expulser de son corps, un modèle de soin décrit dans le livre du râqi égyptien Wahîd Abd-Essalâm Bâli10. 11 À Oran, le recours aux herboristes est recommandé par les râqis. Des produits à usage thérapeutique ... 33Soulignant les incohérences de diagnostic, l’insuffisance, voire l’incapacité de la médecine allopathique à soigner les malades qu’ils sont amenés à prendre en charge, les râqis estiment que celle-ci est impuissante face aux maux d’origine occulte, qui sont le domaine privilégié de la roqya. À leurs yeux, les soins traditionnels pèchent par absence de légitimité religieuse, et les soins de la biomédecine souffrent d’un manque d’efficacité. Répondant à une logique de diagnostic et d’efficacité, la roqya et ses soins annexes opèrent sur les plans symbolique et réel. Le râqi et le malade attendent une transformation physique, psychique et sociale qui atteste de l’avancement des soins, en fonction duquel des adaptations peuvent être envisagées. De nombreux râqis ne se contentent pas de réciter le Coran, mais conjuguent le rituel à la médecine du prophète. Ils puisent parfois dans le savoir traditionnel des plantes11 appelé dwa al-’arab, remède des Arabes Shabou, 1995 65. Par exemple, ils peuvent avoir recours au harmel Peganum harmala pour déstabiliser le djinn logé dans la tête ou au habbat al-mouloûk Croton tiglium, graine des rois qui est un puissant purgatif. 34Les râqis sélectionnent des méthodes qui associent des logiques subjectives aux cadres normatifs collectifs. Par exemple, le râqi oranais Réda bénit le sérum physiologique par récitation du Coran, estimant que cette pratique a une vertu purificatrice sur le sang contaminé par le sort ingéré et fortifiante car la solution est habituellement destinée aux personnes malades et affaiblies. Connus sous diverses formes, les émétiques eau coranisée pure ou mélangée à de l’huile d’olive, lait sont considérés par le râqi comme un moyen efficace pour purifier l’intérieur du corps en éliminant le sort ingéré. À ses yeux, ce sort installé dans les intestins nécessite de puissants purgatifs comme le séné, l’eau salée ou l’eau de mer. Dans les représentations collectives, un sort ancien requiert des soins intensifs qui s’inscrivent dans la durée. Le lait, supposé efficace pour l’examen des résultats du fait de sa blancheur, est utilisé comme un vomitif permettant de voir » les traces du sort ingéré, d’identifier l’histoire » de son action et de l’éliminer. Le râqi Réda identifie ainsi la présence d’un sort en fonction du changement de la couleur du lait et juge aussi si le sort est nouveau ou ancien. 35Le râqi, en concertation avec le malade, adapte la demande de soins en variant ses offres. À Oran, des râqis ne prescrivent plus aux malades du sel à diluer dans de l’eau coranisée, reconnaissant le danger du sel pour les personnes hypertendues. L’efficacité thérapeutique tient aux argumentaires du râqi savoir, conditions de soin, rhétorique qui participent à sa réputation et au retour d’expérience du malade sur le soin reçu. Selon Toufiq, la sorcellerie alimentaire est rouge, jaune et noire. Quand Nora vomit des flaques » de couleur rouge après avoir bu du séné, le râqi affirme qu’il ne s’agit pas de sang mais d’un sort probablement fait avec du sang ou avec une encre rouge/jaune avec laquelle les talebs confectionnent les écritures magiques. 12 Le care comme souci de l’autre dépasse la simple thérapeutique. Toute veille ou prise en charge, sa ... 36Selon le diagnostic du mal et son évolution, d’autres soins sont prescrits comme la hijâma dans le cas de douleurs localisées ou d’un sort supposé logé dans la tête ou au niveau de l’utérus empêchement de mariage, d’enfantement. Ces rituels et soins proposés chez le râqi sont complétés par d’autres, dont la charge est confiée au malade et sa famille. Comment ce corpus thérapeutique qui relève à la fois de la cure et du care12 à domicile se positionne-t-il par rapport à l’expérience du milieu de la roqya ? Ces soins à domicile constituent-ils un savoir parallèle au savoir des râqis ? Le savoir expérientiel et l’empowerment 37L’automédication suppose l’exercice d’une autonomie caractérisée par la rupture de la dépendance à l’égard de l’autorité médicale Fainzang, 2012. Le rituel de la roqya et ses soins annexes relèvent d’une autonomie partielle ou intégrale, avec ou sans contestation du recours à la biomédecine. Cette autonomie chez les souffrants qui se disent possédés ou ensorcelés, ou sont jugés ainsi par l’entourage, découle d’une conception de la maladie, un sens du mal Augé & Herzlich, 1984 évolutif, et d’une quête de soins Benoist, 1996. Engagés dans un pluralisme thérapeutique Benoist, 1996 ; Vidal, 1996, le souffrant et sa famille arguent l’inefficacité thérapeutique de la médecine allopathique ou attribuent le retard de guérison à l’incompétence médicale Fainzang, 2012. La décision de consulter un thérapeute est prise par le malade, sa famille et son entourage qui recommande des soins Konin et al., 2015. La logique du pouvoir et sa hiérarchisation dans le processus décisionnel Mebtoul, 2000 sont visibles et influencent l’itinéraire thérapeutique en apportant une lecture de la maladie en parallèle à l’expérience individuelle du souffrant. 13 Entretien du 3 mai 1999 avec une femme d’un village du delta égyptien, mère au foyer, 22 ans. 38Du diagnostic aux soins, l’élaboration des savoirs expérientiels des possédés et ensorcelés s’appuie sur des représentations revisitées et sur la singularité du vécu de la maladie. À travers des échanges de savoirs avec l’entourage, le souffrant construit son opinion sur la prise en charge de la maladie et confronte son expérience aux différents savoirs des thérapeutes, dont celui du râqi. Ainsi, une Égyptienne13 souffrant depuis un an et demi du syndrome du côlon irritable s’oblige d’abord à suivre un régime alimentaire en mangeant moins, par crainte d’aggraver son mal. Les médecins consultés ne lui ont prescrit que quelques calmants pour les nerfs ». Puis elle consulte son oncle, un râqi, qui lui révèle qu’elle est atteinte par un djinn vengeur et un sort ingéré. Elle valide alors son diagnostic et privilégie les soins qu’il lui prodigue. Certains souffrants disent ainsi découvrir leur possession et/ou leur ensorcellement au contact d’un râqi, tandis que d’autres soupçonnant déjà en être victimes vont en voir un pour confirmer leurs doutes, obtenir des précisions sur le diagnostic du mal et entamer des soins. 39Impliqué dans la prise de son traitement à domicile Sarradon-Eck, 2007, le malade est tenu d’appliquer les conseils du râqi consulté les programmes thérapeutiques émétiques, purgatifs, fortifiants, lavages de corps, purification du domicile, recherche d’objets maléfiques et les rituels de soins et de protection lecture et/ou écoute de versets coraniques, invocations afin d’affaiblir les djinns et de s’en protéger. D’autres rituels sont pratiqués comme la prière de consultation pour réunir des informations pertinentes sur le mal. 14 Entretien du 5 octobre 2002 avec Kenza, mariée avec enfants, Oran. 15 À Oran, aqda est un ensemble d’ingrédients utilisé pour fortifier un malade, prendre du poids ou s ... 40Si le râqi explique une guérison tardive par la négligence de ses recommandations, c’est le malade qui juge in fine si le traitement a entraîné une amélioration ou une dégradation de son état. Il avance une explication et décide de poursuivre, d’interrompre, de changer ou d’adapter le traitement. Ainsi Kenza, une Oranaise de 46 ans, adjointe médicale14, explique le contenu huileux des vomissements provoqués par l’eau salée prescrite par un râqi par l’ingestion d’un aliment huileux ensorcelé. Se considérant suffisamment experte » après quatre ans de roqya et de fréquentation de guérisseurs traditionnels, elle se rend compte qu’il est dangereux d’abuser des purgatifs comme l’eau salée, les feuilles de séné ou les feuilles de jujubier sedra, ziziphus lotus. Elle décide de boire de l’eau coranisée en quantité raisonnable » et d’abandonner les purgatifs et les aqdat mixture d’ingrédients15. Les médicaments prescrits pendant six mois pour traiter ses hémorragies utérines, attribuées par la suite à une sorcellerie, sont remplacés par des douches d’eau coranisée, estimées plus efficaces et sans effets secondaires. Kenza adhère au discours biomédical pour expliquer certains troubles. Les ecchymoses dont elle souffrait, souvent attribuées aux djinns, sont traitées par les médicaments. 41Le malade évalue lui-même, avec sa famille, les effets des soins conventionnels et des soins non conventionnels comme la roqya. Comment s’approprie-t-il son diagnostic pour s’engager dans une forme d’automédication en considérant son corps comme un terrain d’expérience thérapeutique ? 42Zina, 33 ans, divorcée sans enfants rencontrée à Aix-en-Provence 2004, est un exemple en matière de pluralisme thérapeutique et d’automédication dans la mesure où elle s’approprie les différents diagnostics pour donner du sens à sa souffrance et s’engager dans des soins chez des spécialistes et à domicile. Se considérant comme ensorcelée et possédée par un djinn athée détestant les Arabes, elle témoigne de la construction d’un savoir expérientiel sur la maladie et sa gestion tout en se positionnant à la fois dans la biomédecine et dans des systèmes non conventionnels de soins. 43Fragilisée à la suite de sa séparation conjugale, elle consulte un taleb par téléphone qui affirme qu’elle est atteinte d’un sort jeté par une femme jalouse voulant s’emparer de son mari. Un marabout africain rencontré à Marseille diagnostique un djinn et lui prescrit des plantes tisanes et douches. Lors des rituels de roqya pratiqués à Marseille, son djinn, parlant par sa bouche, la menace d’un accident de voiture, arguant qu’il a été brûlé » pendant la récitation du Coran par le râqi Saïd. Prenant au sérieux les menaces du djinn, la mère, inquiète, conseille à sa fille vivant seule d’arrêter la roqya et d’écouter le Coran à domicile. Zina s’habitue alors à écouter seule des versets coraniques à l’aide d’un baladeur afin de vérifier si elle est atteinte par un mal occulte. Un jour, ses cris incitent sa mère, terrifiée, à lui faire écouter la sourate II pour la calmer. Mais sa situation ne fait qu’empirer sanglots, tremblements, torsion de la bouche et des mains et la mère est obligée d’appeler en urgence Saïd, qui parvient à la calmer par un rituel de roqya. 44Dans un livre publié par un râqi parisien, et qu’elle a lu, la hijâma est recommandée pour traiter la sorcellerie. Constatant son agressivité envers son entourage, son dégoût du travail, son incapacité à mener à bien ses projets, et persuadée que son djinn la domine, Zina demande à sa mère de lui appliquer une hijâma. Celle-ci lui est aussi prescrite par l’assistant du râqi parisien pour apaiser son mal aux jambes douleur, sensation de chaleur et de brûlures. Le podologue consulté lui a prescrit des semelles pour ses pieds plats, mais elle se dit surtout soulagée par la hijâma. Zina juge l’assistant du râqi parisien plus efficace que Saïd car il réussit à convertir » son djinn à l’islam, une étape significative pour elle. Parallèlement à la roqya, elle suit pendant plusieurs mois un traitement tranquillisant chez un psychologue » qui a diagnostiqué une dépression. En revanche, elle ne constate aucune amélioration de son sommeil veillant devant la télévision jusqu’à deux heures du matin, elle juge nul l’effet du médicament ; le médecin qui l’écoutait n’était pas informé par la suite de cette persistance d’insomnie malgré la prise du somnifère. 45Une autre crise, survenue après qu’un prétendant au mariage l’a quitté, la conduit aux urgences psychiatriques, solution trouvée par la mère pour contrer la menace du djinn “destructeur”. Mais celle-ci refuse que sa fille soit hospitalisée pour une longue durée et appelle un jeune râqi d’Aix-en-Provence pour un rituel de roqya. Durant la semaine passée à l’hôpital, Zina dit avoir dormi de quatre heures à dix-sept heures après avoir pris les somnifères prescrits. Mais sur les conseils du jeune râqi, qui lui rend visite à l’hôpital pour lui réciter le Coran, elle abandonne son traitement, convaincue que son mal peut être traité par la roqya. L’eau et la tisane prescrites par un autre râqi marseillais sont jugées peu efficaces, mais elle dit aller mieux. 46Cette expérience permet à Zina de revoir et de valider son diagnostic, de déterminer son choix thérapeutique et de résoudre un malentendu relatif à la biomédecine Cherak, 2015 ne pas supporter le Coran est un signe flagrant de possession, l’absence d’effet du médicament en est un autre. Le râqi parisien lui confirme que le djinn contrôle le cerveau et que les médicaments le bloquent temporairement. 16 Similaire à la méthode du plomb fondu, elle consiste à verser de l’eau coranisée sur une grande hac ... 47Familiarisés avec les milieux de la roqya, le malade et sa famille imitent la pratique du râqi en bricolant des rituels et en intériorisant les gestes et les normes qui s’y rapportent. Ils expérimentent la provocation des états de transe en écoutant le Coran ou en le récitant auprès du malade. Ainsi, en 1996, à Aix-en-Provence, un homme, salarié d’un grand magasin, récite des versets et asperge sa femme possédée, suivie par le râqi marseillais Saïd. D’autres malades, se considérant comme des bons conseillers, transmettent le savoir du râqi rencontrée en 1999, Warda, 58 ans, ancienne professeur de français, possédée et ensorcelée, conseille la méthode de la hache16 à une souffrante lors d’une séance de hijâma chez Toufiq. 17 Les adeptes des confréries religieuses comme les Aïssaouas en Algérie fascinent par leur capacité d ... 48Assistant depuis six mois à des rituels de roqya, Nora a acquis un savoir sur la pratique de la hijâma. Celle-ci expérimentée à domicile comme une forme d’automédication semble confirmer qu’elle est atteinte par l’invisible. Ainsi, les incisions qui n’ont pas provoqué l’écoulement de sang au bas-ventre17 témoignent d’une résistance au soin attribuée au djinn habitant son utérus [...] seulement des douleurs qui me viennent à l’utérus. Et le jour où j’ai fait la hijâma, je me suis beaucoup blessée [...] j’ai fait la hijâma toute seule [...] c’est moi qui fais la hijâma. J’ai fait une incision et tout à tel point que j’entrais presque [la lame] dans tout mon ventre, mais le sang ne coula pas [...] j’étais étonnée comment le sang ne coulait pas. Et j’ai fait une petite incision ici, comme ça […] pour voir si j’ai du sang ou non [...] et le sang coula dans ma main, et dans l’utérus le sang ne coulait pas. Entretien du 12 août 1999 avec Nora, Oran 49Opérant comme une voyante en s’inspirant de sa tante maternelle, Nora s’appuie sur sa possession pour découvrir les sorcelleries familiales induites » par les proches. Elle dit avoir besoin de son djinn pour lui indiquer les objets et les lieux ensorcelés à domicile [...] Et quand on nous fait la sorcellerie, je la fais sortir pour mon père [...] je lui dis “Papa voilà la sorcellerie, va la sortir”, alors il va l’enlever. Donc maintenant, je ne veux pas enlever ma possession [mass] jusqu’à ce qu’on nous arrête la sorcellerie. Entretien du 12 août 1999 avec Nora, Oran 18 Nora banalise ses visions occasionnelles d’ombres ou sa sensation que quelqu’un marche en silence d ... 50Affirmant ne pas avoir de visions de djinns à domicile18, signe d’une première victoire sur son mal notamment après avoir chassé la djinnia maîtresse de la maison par des rituels de roqya, Nora pense pouvoir soigner son père ensorcelé en pratiquant la hijâma à domicile. Les boutons que son père avait dans le dos auraient ainsi disparu après cette pratique Il sent quelque chose battre ici [...] à l’estomac, au nombril comme ça. [....] lui il a soi-disant une sorcellerie mangée et ça y est. Mon père mangea oui. Non, il ne revient pas souffrant [de chez la femme de mon oncle], mais il reste environ quelques jours et il souffre au ventre et des fois quand il boit du café chez elle, il nous dit “j’ai une brûlure”, de la brûlure ici dans sa poitrine. Entretien du 12 août 1999 avec Nora, Oran 51Comment la pratique de la roqya transforme-t-elle la maladie en empowerment ? Développée à travers un savoir expérientiel et vécue comme un empowerment, l’autonomie qui caractérise la maîtrise de la santé s’exprime par un engagement dans le rituel et les soins annexes de la roqya, mais aussi par d’autres soins inspirés d’un savoir transmis oralement. Certains souffrants ne se contentent pas de la roqya et ont recours aux plantes utilisées en tisane, en fumigation et pour laver le corps. 52L’exercice du care – comme souci de soi et de l’autre Mozère, 2004 – chez les possédées, lorsqu’elles sont engagées comme assistantes auprès de leur entourage, s’inscrit dans une reconnaissance sociale de leur statut de malade actif. L’empowerment, qui résulte de leur statut de possédées Marshman, 1999 communiquant directement avec des entités invisibles, révèle la place ambiguë du pouvoir de la voyante, autrefois thérapeute, qui agit par l’intermédiaire de ses djinns. Émerge ainsi un sujet actif qui dépasse sa condition individuelle et genrée en se référant à un nouvel espace normé, celui de la roqya. Plusieurs possédées rencontrées dans les milieux de la roqya à Oran, comme Nora, disent tirer bénéfice de leur possession en s’engageant dans des dynamiques thérapeutiques au sein du réseau familial ou familier. Le statut de ces possédées, autrefois stigmatisées, reste confus aux yeux des râqis qui prônent le soin de la possession et voient dans les djinns auxiliaires des démons. Conclusion 53Dans un contexte de quête et d’offre de soins en Algérie, en Égypte et en France, le pluralisme thérapeutique dans lequel la roqya prétend s’inscrire en tant que forme d’automédication qui se réfère à l’islam, touche la production et le partage du sens du mal. La représentation de ce dernier se construit dans la durée, du diagnostic à l’engagement dans un parcours thérapeutique. L’élaboration d’un savoir expérientiel chez le souffrant, à partir de rêves, d’intuitions, de sensations, d’observations de changements corporels, se développe dans une interaction avec différents milieux de soins, que ce soit la médecine conventionnelle ou la roqya. Il est fortement orienté par les croyances mobilisées Suhami et al., 2016, l’expérience singulière de la maladie ou du malheur et les attentes en termes de résultat. 54Suivant un itinéraire thérapeutique non systématique, en continuité ou en rupture avec la biomédecine, le malade qui fréquente le râqi interroge le sens donné aux symptômes ressentis durant le rituel et à domicile, et se positionne par rapport aux normes de la roqya. Le diagnostic du mal acquiert une signification dans un processus de quête de changement ou de guérison. Ne se considérant pas comme un malade défiant le savoir et le pouvoir médical mais en quête d’un autre mode de soin informel dans une dimension globale de self-care Saillant & Gagnon, 1996, le souffrant construit son avis sur la maladie et sa prise en charge, et confronte son expérience avec les normes identifiées dans la roqya, tant sous sa forme pratiquée que théorisée et diffusée dans la littérature sur la roqya. Confronté aux multiples conseils de son entourage sur les soins légitimité, choix, méthodes, diagnostic, guérison, prévention et aux prescriptions du râqi, il est amené à choisir, voire à négocier, les méthodes et le contenu des soins, notamment lorsqu’il se juge suffisamment expérimenté et s’approprie son diagnostic. La rationalisation du diagnostic et des méthodes de soins dans le contexte de la roqya s’appuie pour le malade sur l’expérience de la maladie et l’épreuve du mal, et pour le râqi sur une légitimité d’ordre religieux bien qu’il recherche aussi l’efficacité dès le diagnostic. Prioritaire et placée au cœur de l’évaluation du souffrant, l’efficacité thérapeutique renvoie à la sélection de représentations individuelles et collectives sur les maux et leur développement, mais aussi sur les effets attendus du traitement, orientant ainsi les décisions en matière de choix thérapeutiques. 55Le corpus thérapeutique, qui témoigne d’une hybridation des représentations et des pratiques du souffrant évaluées et gérées au quotidien, constitue un savoir expérientiel transmissible, à des différents degrés, aux autres malades rencontrés dans les milieux de la roqya ou fréquentés dans les réseaux de proximité. Le recours à la roqya comme soin non conventionnel constitue un facteur d’empowerment Joël & Rubio, 2015 et/ou un traitement de désir Durand, 2015 pour des possédés et des ensorcelés engagés dans la quête d’une autonomie de décision et d’action à travers leur prise en charge thérapeutique chez des râqis et à domicile. Ils s’inscrivent dans un pluralisme thérapeutique et dans une forme d’automédication quand ils agissent sur leur corps aux limites de l’humain et du non humain.
dou a avant de sortir de la maison